L'invention du cinéma

 

 

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Nous entrons maintenant dans le vif du sujet, donnons la parole à Auguste Lumière pour nous raconter comment tout a commencé.

 

"C'était au début de 1895, si j'ai bonne mémoire ; en passant rue de la République, à Lyon , mon attention fut attirée par un magasin ouvert dans lequel se pressaient de nombreux visiteurs, pour admirer le Kinétoscope d'Edison. Je suivis le mouvement et, après avoir été vivement charmé par les petites vues animées qui défilaient dans ces appareils, j'estimais que si l'on parvenait à projeter de telles images sur un écran de façon à les montrer à toute une assemblée, l'effet serait saisissant et je résolus aussitôt d’étudier le problème. Je fis tout d'abord construire un appareil dans lequel la pellicule portant les images était entraînée par saccades au moyen de doigts de caoutchouc implantés autour d'un cylindre animé d'un mouvement de rotation rapide, mais le repérage des images était défectueux avec cet appareil et je songeais à recourir à la croix de Malte comme un organe d'entraînement et à employer une pellicule munie de perforations équidistantes qui seraient attaquées par les branches de cette croix de Malte motrice. J'avais entrepris ces tentatives depuis trois mois environ lorsque mon frère Louis, qui ne s'en était pas encore occupé mais qui avait assisté à mes essais, fut atteint d'une grippe qui l’empêcha de venir à l'usine pendant quelques jours. Or, un matin, en me rendant à son chevet pour prendre de ses nouvelles, il m'apprit qu'au cours de son insomnie il avait ressassé la question et croyait en avoir trouvé une solution rationnelle. Il s'agissait de recourir à un dispositif attaquant la pellicule au repos, l'entraînant d'un mouvement accéléré puis retardé, jusqu'à une nouvelle immobilité pendant laquelle la projection devait avoir lieu, et de répéter ce cycle d’opérations quinze fois par seconde. Pour remplir ces conditions, il proposait d'utiliser un mouvement alternatif analogue à celui mis en œuvre dans une machine à coudre, en l'agrémentant d'un système de griffes pénétrant dans les perforations de la pellicule, l'entraînant, puis s'effaçant pour remonter à vide pendant la projection et l'immobilité du film, et répétant ce mouvement avec la rapidité voulue. Je compris aussitôt que ce dispositif devait parfaitement réaliser l'effet cherché et j'abandonnai le problème à mon frère qui venait d'en trouver la solution en une seule nuit" (source : Auguste Lumière, Mes travaux et mes jours, © 1953 La Colombe, Éditions du Vieux Colombier, Paris, p. 25).

 

Le 13 février 1895 l'appareil était au point, grâce à Jules Carpentier son fabricant, et le brevet fut déposé par les deux frères.

 

 

 

 

 

 

 

Peu de temps après, cette même année, un ingénieur allemand, Max Skladanowsky, avait inventé avec son frère Emil un appareil de projection cinématographique qu'ils appelèrent le bioskop, avec lequel ils réalisèrent une projection à Berlin le 1er novembre, événement qui passa totalement inaperçu au vu de "la piètre qualité de la prestation" (source : Wikipédia).

 

Le bioskop

 

 

Mais, le 28 décembre, le succès était là pour Antoine, Auguste et Louis Lumière. Le cinématographe était révélé au monde et Louis Lumière commença à envoyer ses opérateurs au delà des frontières, d'abord à Londres où un représentant de la société Lumière, Félicien Trewey, fut établi, puis dans le monde entier pour tourner des scènes d'actualité.

 

 


 

Expansion du réseau des opérateurs

 

 

 

 

 

 

Publications

 

En 1897 fut publié un Catalogue général des appareils cinématographiques et accessoires

 

Et un Catalogue des vues pour cinématographe.

 

Catalogue à retrouver ici.

 

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