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L'invention du cinéma
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Remarque préliminaire
Les textes de cette page sont tirés du remarquable site Web du ciné club de Caen et publiés ici avec autorisation pour ce qui est des images animées, et issus de Wikipédia pour le reste.
La lanterne magique est
l'ancêtre des projecteurs de diapositives. Décrite pour la première fois en
1671 par le père jésuite Athanasius Kircher dans un écrit intitulé
Ars magnae lucis et umbrae, elle est d'abord réservée aux magiciens,
comme Robertson, qui effrayaient les spectateurs avec des projections
d’images de monstres surgissant de l’obscurité. Le savant allemand,
Athanasius Kircher (1601-1680), donne une description complète d'un
instrument d'optique dont il est l'inventeur et auquel il a lui-même donné
le nom de lanterne magique. Cet instrument permet d'isoler un
foyer lumineux artificiel (une bougie puis plus tard une ampoule éléctrique)
dans un caisson pourvu d'une ouverture devant laquelle on plaçait une
peinture sur verre et une lentille convergente. Les images peintes sur cette
plaque étaient ainsi agrandies et projetées sur un écran. Améliorée et
commercialisée du vivant de Kircher par le physicien danois Thomas
Walgenstein, la lanterne magique devient rapidement très populaire. Des
bonimenteurs accompagnés d'orgues de barbarie donnaient très fréquemment vie
à ces spectacles. Pendant plusieurs siècles, la lanterne magique fut
l'instrument de prédilection des sorciers et des charlatans, leur permettant
d'exploiter la crédulité des populations analphabètes en simulant
l'apparition de monstres et de fantômes (source :
https://www.cineclubdecaen.com/analyse/technique/lanternemagique.htm).
Avant l'énoncé de la théorie sur la persistance rétinienne par Joseph Plateau en 1829, deux anglais, Fitton et Paris, inventèrent au début du XIXe siècle le thaumatrope (du grec thauma, prodige et tropion, tourner). C'est un disque en carton possédant deux dessins distincts sur ses faces. Par exemple, un oiseau d'un côté et une cage de l'autre. En le faisant tourner rapidement, on a l’impression que l'oiseau est dans la cage (source : https://www.cineclubdecaen.com/analyse/technique/thaumatrope.htm).
William Horner est un mathématicien anglais. Très prolifique, il devient - à l'age de 18 ans seulement - professeur au collège de Bath, en Angleterre. L'histoire se rappellera en premier lieu de celui-ci comme étant l'auteur d'une méthode de résolution de problèmes et d'expressions algébriques appliquées aux mathématiques. L'apport de William G. Horner à l'invention du cinématographe s'appelle le Zootrope (du grec : zôon, "animal" et tropion, "tourner"). Celui-ci est pourtant perçu d'abord comme un jouet optique plutôt qu'une révélation du monde du spectacle, et est appelé Daedalum (roue du diable). Inventé en 1834, il repose sur le principe de la persistance rétinienne énoncée par Joseph Plateau en 1829. Pour fabriquer cet appareil, Horner s'est inspiré de l'invention de celui-ci : le phénakistiscope. Le zootrope est un tambour percé de fentes. Des images, décomposant un mouvement, sont disposées entre ces dernières. Au centre, une poignée permettait de tenir le jouet. Lorsque l'on regarde par les fentes tout en faisant tourner l'appareil à une certaine vitesse le mouvement se recompose, créant ainsi une illusion quasi-parfaite (source : https://www.cineclubdecaen.com/analyse/technique/horner.htm).
Joseph Plateau a inventé le phénakistiscope en 1833. Le mot phénakistiscope est formé du grec phenaxakos "trompeur/illusoire", et skopein "examiner". C'est un disque rond en carton percé de fentes sur lequel les différentes étapes d'un mouvement sont recomposées.
Pour reconstituer le mouvement, la personne devait être en face d'un miroir et positionner ses yeux au niveau des fentes. Elle faisait ensuite tourner le carton. Les fentes en mouvements ne laissait apparaître l'image qu'un très court instant et le cache (entre les fentes) permettait de dissimuler l'image quand celle-ci était en mouvement. L'oeil ne voyait donc que des images fixes, qui s'animait quand le carton tournait suffisamment vite. Puis le phénakistiscope s'est développé, fortement apprécié par les enfants. Un second disque a été ajouté afin de supprimer le miroir. (source : https://www.cineclubdecaen.com/analyse/technique/phenakistiscope.htm).
En 1877, Emile Reynaud met au point sa première invention, le praxinoscope formé du grec praxis, "action" et de skopein, "regarder". Le brevet pour cette invention fut déposé en 1877 par celui-ci. Pour créer le praxinoscope, l'inventeur s'est inspiré de deux créations plus anciennes : le phénakistiscope de Joseph Plateau et le zootrope de Horner. Le fonctionnement du praxinoscope est basé sur le principe de la vision intermittente : le spectateur ne voit chaque image qu'un bref instant. Les fentes des précédents appareils ont été remplacées par un système de miroir à facettes (souvent au nombre de 18). Grâce à eux, les images reflétées sont plus claires et se fondent pour donner l'impression d'un mouvement plus régulier. Cet appareil n'était, au départ, qu'un simple jouet, fortement apprécié par les enfants. Tant et si bien que Reynaud regagne Paris pour commercialiser cet appareil, qui se vend très bien dans les grands magasins (Bon Marché, FNAC, Darty...). Le praxinoscope évoluera progressivement pour former le praxinoscope à projection. En 1880, l'inventeur a ajouté à son praxinoscope une lanterne magique. Les saynètes sont donc projetées sur un écran et non plus sur un jeu de miroir. Les personnages sont dessinés sur des plaques de verre reliées entre elles par des morceaux d'étoffe. Le nombre de poses est toujours de douze et n'a donc pas évolué par rapport au praxinoscope (source : https://www.cineclubdecaen.com/analyse/technique/praxinoscope.htm).
A tout seigneur, tout honneur :
En 1827, Nicéphore Niépce réalise une photographie intitulée Le Point de vue du Gras, prise depuis la fenêtre de sa maison de Saint-Loup-de-Varennes, Le Gras, près de Chalon-sur-Saône. Il utilise pour cela une plaque d’étain et du bitume de Judée provenant de l'asphalte des mines de Seyssel (Ain). Après avoir reconstitué le procédé dans les années 1990 et, en s'appuyant sur les témoignages d'époque, un chercheur a estimé que le temps de pose avait dû être de plusieurs jours (source : Wikipédia).
Le point de vue du Gras
Et n'oublions pas son petit camarade :
Eadweard Muybridge s'intéresse particulièrement au mouvement, animal et humain. Il reprend en 1879 le principe du disque tournant du belge Joseph Plateau, le phénakistiscope (1832), qu’il améliore en mettant au point le zoopraxiscope, qui recompose le mouvement par la vision rapide et successive des phases du mouvement et qui est présenté en 1881 au public européen durant deux ans. Cet appareil se compose d'une grande lanterne de projection sur grand écran, d'un disque de verre présentant sur son pourtour des silhouettes peintes ou imprimées tirées de ses photographies instantanés, dès lors que les figures doivent être allongées pour compenser leur déformation due à l'appareil, et d'un disque fenêtré tournant en sens inverse, servant d'obturateur. En 1881, il projette l'unique de ses disques constitué de photographies, qui figurent les mouvements successifs, mais reconstitués image par image, d'un squelette de cheval. Cet appareil fait partie du pré-cinéma. Ses travaux le posent en précurseur du cinéma. La photographie oscille entre science et art, chose discutée dans les milieux intellectuels de l'époque. Muybridge appartient à cette génération qui utilise la photo comme témoignage scientifique sûr et objectif. En 1887 est édité son plus important ouvrage, Animal Locomotion, en 11 volumes qui contiennent 4 202 photographies prises entre 1872 et 1885. Il aurait alors réalisé entre 1885 et 1887 plus de 30000 photographies (source : Wikipédia).
En 1874, l'ouvrage de Marey La Machine animale avait été traduit en anglais et l’ancien gouverneur de Californie Leland Stanford s'intéresse à ses figures représentant le cheval au trot et au galop, inspirées à Marey par les résultats de la méthode graphique. Comme l'écrit le britannique Eadweard Muybridge en 17 février 1879, « La lecture du célèbre ouvrage sur le mécanisme animal a inspiré au gouverneur Leland la première idée de la possibilité de résoudre le problème de la locomotion à l’aide de la photographie. M. Stanford me consulta à ce propos et, sur sa demande, je résolus de le seconder dans sa tâche ». En 1878, Muybridge démontrera, dans une expérience devenue célèbre avec la méthode photographique qu’il mettra au point, que Marey avait raison en affirmant que le cheval au galop n’a jamais les quatre fers en l’air au cours des phases d’extension et qu'il ne quitte effectivement le sol que lorsqu'il regroupe ses jambes sous lui. Lors de sa visite à Paris en 1881, Stanford peut alors faire remarquer au peintre Ernest Meissonier, chargé de peindre son portrait, que la représentation d'un cheval au galop dans l'un de ses tableaux est inexacte (source : Wikipédia).
Les technologies modernes de Motion Capture ne datent visiblement pas d'aujourd'hui...
Georges Demenÿ est le principal collaborateur d'Étienne-Jules Marey à la station physiologique de Paris créée en 1882. Le 20 novembre 1891, le journal L'Illustration fait sa Une sur l'invention du phonoscope présentée à l'Académie des sciences le 27 juillet 1891 par Georges Demenÿ, alors qu'il est l'assistant d'Étienne-Jules Marey, inventeur de la chronophotographie. On lui doit notamment deux gros plans très brefs, destinés à aider la lecture labiale des sourds, où un homme (Demenÿ lui-même) prononce « Vive la France ! » et « Je vous aime ! ». Puis, le 27 juillet 1894 (additif au brevet du 10 octobre 1893) il invente une caméra chronophotographe à came battante excentrique appelée biographe, un appareil prenant plusieurs photographies sur le film souple inventé en 1888 par John Carbutt, entraîné par une came semblable à celle qu'utilisera un an plus tard Louis Lumière dans le cinématographe, mais sans perforations (le déplacement de la pellicule de 58 mm de large est provoqué par une barrette - came battante sur excentrique - qui, telle un doigt, pousse le film vers le bas), ce qui fait de Georges Demenÿ l'un des précurseurs de l'invention du cinéma (source : Wikipédia).
Dès 1888, Thomas Edison se consacre à la recherche sur l'image photographique animée, dont les aboutissements ultimes seront en 1891 les premiers films Edison et en 1895 les premières projections de vues photographiques animées des Frères Lumière, en passant par les premières projections sur grand écran des dessins animés qu'Émile Reynaud a initiées en 1892 et qu'il a nommées Théâtre optique. En 1889, lors de son passage à l'Exposition universelle de Paris, Edison déclare s'intéresser à un projet de transmission à distance des images, mais rien n'atteste de travaux importants dans ce domaine. Avec son ingénieur électricien William Kennedy Laurie Dickson, Thomas Edison travaille d'abord sur une machine qui utilise un cylindre tournant, selon une technique bien rodée avec le phonographe. Ce cylindre est en verre transparent et directement enduit de bromure d’argent, puis enfermé dans une boîte étanche à la lumière. Un objectif se déplace sur une vis sans fin, recevant la lumière du sujet visé et la dirigeant sur le cylindre en rotation. Un obturateur à pales provoque l’enregistrement espacé des instantanés selon le procédé du stroboscope. Le cylindre est ensuite plongé dans les bains de traitement successifs et en ressort sous forme de négatif aux valeurs inversées : noir pour blanc, blanc pour noir. Pour obtenir un rétablissement de ces valeurs et permettre la manipulation des clichés, une feuille de papier photosensible est enroulée autour du cylindre en verre que l’on éclaire de l’intérieur. Selon la technique du tirage contact, les différents photogrammes sont ainsi reportés sur cette feuille qui peut ensuite être découpée. Ses essais sont visibles à l’œil nu, image par image, mais comme les essais à la même époque de Louis Aimé Augustin Le Prince, ou ceux d'Étienne-Jules Marey, le procédé sur papier ne permet pas de visionner les images photographiques en mouvement, le support étant opaque et fragile. Dickson tourne ainsi trois essais : Monkeyshines, No. 1, No. 2 et No. 3. « Des silhouettes blanches s'agitent sur un fond noir et sont généralement aussi inhumaines que des pantins. On peut les comparer à des ombres chinoises en négatif. », écrit l'historien du cinéma Georges Sadoul (source : Wikipédia).
... créé par Edison en 1893 pour y présenter ses Kinétoscopes
Charles Francis Jenkins (né le 22 août 1867 à Dayton, mort le 5 juin 1934) est un inventeur américain pionnier dans les domaines du cinéma et de la télévision. Après avoir travaillé comme sténographe à Washington, il commence ses expériences dans le domaine de la projection en 1891, ce qui l'amène à quitter son emploi pour s'adonner pleinement à ses recherches. Il travaille ainsi à la création de son projecteur, le phantoscope, qu'il présente à Richmond en juin 1894 ou en octobre 1895, puis à Atlanta et Philadelphie en 1895, avec une courte bande intitulée Annabel The Dancer. Avec l'aide d'un camarade, Thomas Armat, il améliorera son projecteur mais, à la suite d'une dispute et d'un procès perdu, il dû renoncer à sa propre invention, revendue par Armat à Thomas Edison sous le nom de vitascope (source : Wikipédia).
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Cinématographe d'Auguste et Louis Lumière
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