L'invention du cinéma

 

 

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Nous sommes en 1895, chemin Saint Victor, dans le quartier de Montplaisir à Lyon où se trouve une entreprise, la Société anonyme des plaques et papiers photographiques A. Lumière et ses fils. Leur usine, créée en 1884, produisait à cette époque 350 000 boîtes de douze plaques par an. Ce jour-là, Louis Lumière avait fini de mettre au point son prototype d'appareil servant à l'obtention et à la vision d'épreuves chrono-photographiques qu'il appela, dans le dépôt de son brevet, Cinématographe, mot récupéré à la suite du non renouvellement du brevet de Léon Bouly, inventeur malchanceux du concept en 1893. Donc, en ce 26 mai 1895, il est midi, il fait beau, Louis Lumière pose son appareil sur le trottoir qui fait face aux portes de l'usine puis, lorsque la sirène résonne et que les portes s'ouvrent, il tourne sa manivelle...

 

 

Opérateur Lumière effectuant une prise de vue

 

 

Nous sommes toujours en 1895, le 28 décembre, mais cette fois au Salon Indien du Grand Café, 14 boulevard des Capucines à Paris. L'événement tant attendu aura lieu ce soir : la première séance publique (payante) de projections des vues Lumière réalisées (et projetées) avec le cinématographe.

 

 

L'affiche

 

La salle

 

Étaient présents : Léon Gaumont et sa secrétaire Alice Guy, Georges Méliès et d'autres.

 

 

Anecdote sympathique : Georges Méliès demanda à Antoine Lumière, à l'issue de la séance, s'il pouvait lui acheter une licence d'exploitation du cinématographe, celui-ci lui aurait répondu : "Non, nous n'avons rien à vendre, je pense que le cinématographe n'a aucun avenir commercial."

 

 

c'est parti !

 

 

 

 

Pour cette première projection, il faut, outre les inventeurs et le public...

 

des films...

 

un cinématographe (qui faisait caméra et projecteur)...

 

une lampe derrière le projecteur...

 

et on obtint ceci.

 

 

Ou, plus exactement, cela (cliquer sur une image pour lancer la vidéo) :

 

vue n° 9 : La sortie de l'usine Lumière : le premier film¹ !

 

vue n° 194 : La voltige

 

vue n° 69 : La pêche aux poissons rouges (aucun animal n'a été maltraité pendant le tournage)

 

vue nc2 : Le débarquement du Congrès de photographie (à Neuville-sur-Saône)

 

vue n° 51 : Les forgerons

 

vue n° 99 : Le jardinier (aka3 l'arroseur arrosé)

 

vue n° 88 : Le repas de bébé

 

vue n° 192 : Le saut à la couverture

 

vue n° 128 : La place des Cordeliers à Lyon

 

vue n° 11 : La mer (baignade)

 

 

Et, pour clôturer cette page anthologique, voici en prime la célèbre Arrivée d'un train en gare de La Ciotat :

 

vue n° 653 : Arrivée d'un train à La Ciotat (non présentée le 28 décembre car tournée en 1896)

 

 


1. Il existe trois originaux de cette vue dans le Fonds Lumière, mais les témoignages recueillis à l'époque font état de la présence d'une voiture à cheval lors du premier tournage, donc...

2. NC : non cataloguée. Cette vue ne figure pas dans le catalogue des vues Lumière. Pourquoi ? Nul ne le sait.

3. AKA : also known as = "également connu sous le nom de" en anglais.

 

 

 

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